Pendant presque 48 heures, cette ville palestinienne a subi une opération militaire d’une ampleur presque inédite et a été bombardée. Israël affirme traquer les groupes armés palestiniens. À Jénine, comme presque partout dans les Territoires palestiniens, il y a la ville, mais aussi le camp de réfugiés attenant. Et c’est justement ce camp qui a été principalement ciblé par Israël. Mardi soir, l’armée commençait son retrait du secteur, tandis qu’un militaire israélien était tué.
Une déflagration. Un homme est à terre, tandis qu’un autre appelle au secours. L’ambulance arrive. À son bord, Mohamed, membre du Croissant rouge palestinien, multiplie les interventions depuis 48 heures : « La situation est insoutenable. Tout le monde est une cible potentielle : les enfants, les femmes, les personnes âgées. Tous ceux qui se trouvent ici, sont en danger. Même derrière les murs de votre maison, vous n’êtes pas à l’abri. L’armée d’occupation israélienne est sans pitié ».
Après des tirs sporadiques, les blindés israéliens apparaissent au bout d’une rue. Des jeunes Palestiniens sont là, cagoulés, des pavés dans les mains. Armes dérisoires, face à des soldats suréquipés. Ayman a 18 ans. Il dit défendre sa ville, son pays, la Palestine. « Nous sommes chez nous, à Jénine. On ne bougera pas d’ici. Nous sommes des résistants. Cette ville est palestinienne, et le restera, lance ce jeune homme. Ils ne parviendront pas à briser notre détermination. Ils peuvent déployer leurs chars, déployer tout leur arsenal militaire, tirer des roquettes et des missiles, ça ne changera rien. On ne quittera pas cette terre, qui est la nôtre ».