Les tensions sont vives en mer Rouge dans un contexte d’attaques militaires yéménites contre des navires se dirigeant vers les territoires occupés de la Palestine, sans oublier le projet de la formation dans cette mer d’une coalition maritime anti-yéménite et dirigée par Washington.
La marine américaine est déjà largement présente dans les eaux du golfe Persique, à des milliers de kilomètres des frontières américaines, ainsi que dans la vitale mer Rouge et à proximité du détroit stratégique de Bab el-Mandeb.
Depuis que le régime israélien a lancé sa guerre génocidaire contre la bande de Gaza assiégée le 7 octobre, les Américains ont exprimé ouvertement et cyniquement leur soutien au régime israélien, en lui fournissant une importante réserve de munitions ainsi qu’un soutien politique.
Ce que Washington n’a peut-être pas pris en considération, c’est la position historique du mouvement de Résistance Ansarallah du Yémen, à l’égard de la Palestine, et la cohésion croissante au sein de l’axe de la Résistance.
Le Pentagone ne s’attendait certainement pas à ce que les Yéménites se lèvent et refusent d’être des spectateurs muets du génocide qui se déroule à Gaza, menant une série d’attaques contre des navires liés à Israël et imposant un embargo sur les navires tentant d’accoster dans les ports palestiniens occupés par Israël.
Ce qui a encore plus choqué les élites américaines, c’est le fait que les Yéménites ont réussi à faire respecter l’embargo et à forcer les grandes compagnies maritimes à éviter la mer Rouge et à détourner leurs navires vers d’autres routes, affirmant ainsi leur autorité sur cette étendue d’eau stratégique.
Essentiellement, cela a rendu la voie navigable par laquelle une grande partie du pétrole mondial est expédiée de l’Asie vers l’Europe, extrêmement coûteuse, augmentant les prix des assurances tout en ajoutant 12 jours supplémentaires pour atteindre leur point de destination.
Les mesures militaires yéménites ne reposent pas sur une rhétorique vide de sens, mais sur une véritable action militaire de soutien aux Palestiniens. Les Yéménites ont démontré ce qu’impliquent concrètement la solidarité et le soutien.
Au début, Washington a beaucoup discuté avec les « partenaires » de la région pour éviter que la guerre ne « s’étende », comme l’avaient prévenu de nombreux acteurs régionaux.
Jamais en un million d’années, les États-Unis n’auraient cru que la guerre pourrait potentiellement s’étendre au Yémen.
La question est de savoir si les États-Unis possèdent les porte-avions et les groupes d’attaque les plus avancés au monde, pourquoi ont-ils besoin d’une alliance de dix nations pour combattre la menace militaire d’une nation arabe pauvre ?
Et surtout, de quel type d’alliance s’agit-il ?
Pourquoi ne pas envoyer le secrétaire américain à la Défense à Bahreïn et annoncer une alliance régionale impliquant des pays comme l’Arabie saoudite et l’Égypte ?
Cela le rendrait légèrement plus légal aux yeux de la communauté internationale, dans la mesure où militariser une partie du monde sans un vote du Conseil de sécurité de l’ONU est illégal.