Le président russe Vladimir Poutine a rencontré le jeudi 15 septembre son homologue iranien, Seyyed Ebrahim Raïssi, dans le cadre du sommet de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS).
En allusion au lancement, le 9 août, du satellite Khayyam depuis le cosmodrome de Baïkonour au Kazakhstan, le chef du Kremlin s’est exprimé en ces termes : « Les coopérations bilatérales se poursuivront, y compris dans le domaine des technologies de pointe. L’étape finale est le travail sur un nouvel accord majeur entre la Russie et l’Iran, qui marquera la transition des relations au niveau du partenariat stratégique ».
A quoi rime cette phrase?
The Wall Street journal écrit à ce propos que l’Iran et la Russie tissent des liens plus étroits que jamais et que leurs ressentiments envers les Etats-Unis poussent ces deux pays à mener plus de coopérations commerciales et militaires, ce qui est devenu une source d’inquiétude pour Washington.
« En août, l’Iran est devenu le premier acheteur mondial de blé russe. Ce mois-ci, la Russie a lancé un satellite iranien dans l’espace, qui a été considéré comme un succès significatif pour le programme spatial de Téhéran. Au cours des dernières semaines, les forces armées iraniennes ont organisé des exercices de drones conjoints avec les effectifs russes, et les premiers drones iraniens ont commencé leurs opérations dans la ville ukrainienne de Kharkiv », selon le Wall Street Journal.
Ce volume de coopérations montre comment la guerre en Ukraine a mis en accélération les efforts pour réchauffer les relations entre l’Iran et la Russie qui s’opposent à un ordre mondial dirigé par les États-Unis et qui coopèrent pour briser les sanctions américaines.
Une alliance plus étroite entre la Russie et l’Iran aiderait les deux pays à trouver de nouveaux marchés pour leurs produits en raffermissant la coopération militaire qui pourrait aider l’opération militaire russe en Ukraine et les combats des alliés de la Résistance contre les forces d’occupation au Moyen-Orient, ce qui allégera l’effet négatif des sanctions de l’Occident.
Le conseiller américain à la sécurité nationale, Jake Sullivan, a récemment qualifié les relations en pleine croissance entre la Russie et l’Iran de « menace profonde ».
Ces liens en pleine croissance sont devenus plus manifestes avec la visite de Poutine à Téhéran en juillet, lors de son deuxième voyage à l’étranger depuis qu’il a ordonné l’opération militaire en Ukraine le 24 février. Le président iranien Ebrahim Raïssi s’est rendu à Moscou en janvier dernier, lorsque les deux pays se sont engagés à élargir les coopérations économico-militaires réciproques.
D’une manière générale, le commerce mutuel entre l’Iran et la Russie a augmenté de 30% cette année. Selon la Russie, les échanges commerciaux entre les deux pays ont augmenté de 80 % et ont atteint 4 milliards de dollars en 2021.
La Chine a échangé pour 14,8 milliards de dollars de biens et services non pétroliers avec Téhéran l’année dernière, selon les statistiques douanières de Pékin, et les deux pays ont signé un accord commercial de 400 milliards de dollars sur 25 ans. La Chine est également un grand consommateur de pétrole russe.
Selon des hommes d’affaires iraniens, les Russes ont effectué plusieurs voyages en Iran ces derniers mois, souvent pour discuter des moyens de contourner les sanctions. Le russe est souvent entendu dans les magasins et les hôtels de Téhéran ces jours-ci, car l’Iran reste ouvert aux voyageurs russes dont la relation de leur pays a été rompue avec la plupart des pays occidentaux, indique le WSJ.
Au grand marché de Téhéran, Hossein, un vendeur de tapis, a déclaré que le nombre de clients russes avait doublé depuis février et représentait désormais la moitié de sa clientèle. Dans le hall d’un hôtel de luxe à Téhéran, les seuls Européens étaient des Russes qui apportaient leurs ordinateurs portables pour une réunion d’affaires avec des Iraniens. Les accords sur la table englobaient la vente de vêtements iraniens aux acheteurs russes pour remplacer les marques occidentales et les pièces détachées automobiles aux constructeurs automobiles russes.
Des discussions ont été menées sur un corridor d’exportation allant de la Russie vers l’Inde via l’Iran et sur la création d’un système bancaire entièrement à l’abri des sanctions américaines.
La National Iranian Oil Co. de Téhéran a également signé un accord avec le géant russe de l’énergie Gazprom pour investir 40 milliards de dollars dans l’industrie iranienne du gaz naturel.
Selon la société Kpler, spécialisée dans les marchés dynamiques caractérisés par des informations, l’Iran a devancé l’Égypte et la Turquie en tant que plus gros acheteurs de blé russe en juillet.
En achetant 360 000 tonnes de blé, l’Iran a importé deux fois plus de blé de Russie que d’autres pays.
Cette évolution fait partie des signes les plus importants qui montre le réchauffement des relations économiques entre les deux partie, estime la Kpler.
« L’Iran et la Russie ont tous deux eu du mal à trouver des banques pour mener leurs transactions », selon les experts du commerce. Leur commerce en plein essor est une alliance convenable à un moment où les commerçants européens évitent de conclure de nouveaux contrats sur le céréale et d’autres produits de base russes.
Renforcement de la coopération militaire russo-iranienne inquiète les USA
Les technologies de drones conçues par l’Iran ont servi de levier clé dans des attaques asymétriques de la Résistance contre les champs pétroliers saoudiens et les forces d’occupation américano-sionistes dans la bande de Gaza, en Irak et au Yémen.
Le général de brigade Ali Balali, un haut officier de l’armée de l’air du Corps des gardiens de Révolution islamique (CGRI) a déclaré la semaine dernière que les exercices de drones avaient pour but de lutter contre le terrorisme mondial.